Accueillir toutes nos parts

Publié le 11 janvier 2025 à 15:06

Je suis sensible, je suis idéaliste, je suis passionnée, je suis changeante, je suis curieuse et éternelle non sachante, je sens que la vie est bien plus grande que moi, je vibre à toutes les contractions du monde, je peine à trouver ma place, je doute et m’émerveille la seconde d’après… Je cherche à créer, inventer, imaginer un demain commun où ces remous seraient juste des signes de vie et des occasions de se relier et se soutenir dans tout ce qu’on ne peut traverser aussi intensément seule !

 

Je crois en notre nature humaine profonde. Je rencontre souvent cette part sacrée en nous qui me rappelle qu’une autre façon d’habiter le monde et faire société est possible. Est souhaitable. Est prévue. Je veux aider l’émergence d’une nouvelle identité humaine, plus connectée à son essentiel, tendue vers la joie et l’envie d’embrasser toutes les parts en nous.

Cela demande de prendre le temps de se rencontrer, de reconnaître déjà toutes ces parts  qu’on a passé toute notre vie à cacher ou à réduire pour être accepter, se fondre dans le moule. Aller les rechercher. Laisser émerger toute cette matière, accepter de la laisser déborder un instant, en mettre partout. Déposer ce bazar devant nous pour le voir, savoir de quoi on parle et arrêter d’en avoir peur. Déjà nous. Trouver des endroits, des personnes, qui osent nous accompagner dans cette rencontre effrayante. Sans nous juger, en toute confiance.

L’ampleur des dégâts ne sera jamais aussi terrible que ce que notre peur a bien voulu nous faire croire. C’est là. C’est peut être pas fou et pas joli mais c’est gérable. On sait enfin de quoi on parle et finalement, à bien y regarder, on est peut être capable de le ranger tranquillement au bon endroit. Pas du 1er coup, pas à chaque fois, mais prendre son bâton de pèlerin et accepter de se mettre en route, de faire confiance au processus. Prendre aussi le temps de se débarrasser de ce qui ne nous appartient pas ou plus, et modeler cette matière à notre image. Ce qui nous rebutait, nous dégoutait, nous embarrassait va bientôt devenir ce qu’on chérit le plus en nous. Reconnaître que c’est ce qui a le plus de valeur; en prendre soin, le réparer s’il le faut puis le réoffrir au monde sans rougir, confiant. Et observer alors, émerveillés, la puissance qui peut alors surgir de nous.

De cette reconnexion intérieure peut enfin émerger un autre monde. On ose remettre du doux, du fragile, du sensible, du doute, du lent, du vide. On participe à rééquilibrer les forces en marche. On n’oppose pas, on rassemble. On accueille tout, ce qui était déjà là, et ce qui vient tout juste d’émerger, ensemble. On s’offre enfin les moyens de réconcilier toutes ces parts en nous. Et par cela l’humanité toute entière. Ça va être bien.